Evolution du Muay Thaï
Au cours des siècles, le Muay Thaï murit à divers points du territoire, et dans chaque région un style propre florissait.
La communication entre les hommes des différentes régions étant difficile, par les grandes étendues de jungles et les collines densément boisées, les échanges entre les pratiquants étaient très limités. Diverses écoles, avec leur méthode et leurs traditions, contribuaient à accroître la mixité du Muay et à développer leur propre style.
Le roi Rama V accéda au trône en 1868, il reste l’un des rois les plus vénérés de l’histoire de la Thaïlande. Son arrivée au pouvoir marqua un renouveau pour le pays entier de par sa modernisation (création de nombreuses voies de communication et mise en place d’un réseau ferroviaire) qui permit de faciliter les échanges entre les différentes villes et villages du pays et favorisa donc les rencontres entre les pratiquants de Muay. L’art martial avança à pas de géant à cette période.
Quatre pratiquants en particulier tirèrent notoriété et honneur des grâces que leur accordait le roi :
« Pra Chai Chok Channa » (Seigneur du combat heureux et victorieux)
« Muen Cha ngad Choeng shok » (Chevalier à la tactique lucide)
« Muuen Muay Mee Chu » (Chevalier du Muay Célèbre)
« Muen Mue Maen Mud » (Chevalier à la main ravageuse)
Chacun caractérisait un style typique :
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Le Muay Chaiya ou Muay giow (style du nord,) ce style du XIXe siècle met l’accent sur la vivacité d’esprit afin de trouver des stratégies efficaces. La posture est anguleuse, la défense est privilégiée et les techniques de coudes et de genoux sont particulièrement marquées. On utilise des techniques issues des animaux (notamment le tigre.)
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Le Muay Korat (est et nord-est,) privilégie un travail en force, telles les techniques de buffle.
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Le Muay lopburi (région centrale) l’accent est mis sur une gestuelle intelligente (travail sur les variations de trajectoire et feintes d’arme.)
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Le Muay thasac (nord), les techniques consistent à prendre de vitesse l’opposant, et les styles thématiques tel les techniques du singe blanc (hanuman).
Une formule résume les principaux styles issu du muay-boran : « le poing puissant du Koral, l’esprit du lopburl, la posture du Chaiya et la vitesse du Thasac. »
Le royaume était en paix, sans pour autant abandonner ses fonctions militaires et de protection de la communauté, le Muaythaï remplissait progressivement les fonctions d’exercice physique, d’autodéfense, de loisir et devint un outil de promotion sociale, un véritable « divertissement » pour les foules.